Pourquoi couper la queue et les oreilles sur certaines races de chiens ?



La coupe de queue (la caudectomie), d'oreilles (l'otectomie) et de griffes sur certains chiens


La coupe de la queue et des oreilles des chiens se faisait pour des raisons pratiques il y a longtemps. Elle s'est ensuite employé dans un but purement esthétique et est aujourd'hui interdite.
Ces coutumes ont été récemment interdites dans certains pays, jugées trop barbares, afin de préserver le bien-être de nos toutous. Si cette opération est désormais interdite, il est intéressant d'en comprendre les raisons historiques et de prendre conscience des conséquences qu'elle peut avoir sur la santé de nos chiens.

La fin de très longues traditions :

Nos ancêtres avaient l'habitude de couper la queue et/ou les oreilles de leurs chiens par pure raison pratique. En effet, lorsqu'ils partaient à la chasse avec leur chien, la queue de celui-ci était exposée aux blessures quant il passait dans les broussailles et les ronces. Quant aux chiens de combat ou gardiens de troupeau, ils étaient beaucoup moins vulnérables sans leurs oreilles, qui offraient une prise à leur ennemis.
Pour la très grande majorité des races, ce n'est pas une question d'esthétisme mais de pratique. Pour les chiens de chasse comme l'épagneul breton , les jack russel , voir les cockers , couper la queue dès la naissance évite plus tard bien des soucis au moment de la chasse, les cicatrices qui mettent un temps fou à guérir et souvent infligées par le gibier.
De plus, les oreilles représentent l'un des points faibles du chien. Pour les races de chiens de berger types berger australien, exposés aux situations de combat, ils avaient tendance à être régulièrement mordus ou blessés au niveau des oreilles. Sensibles et douloureuses, elles saignent beaucoup et leur guérison peut être longue. Tailler les oreilles des chiens limitait ce risque de blessures et les rendait moins vulnérables face à un agresseur potentiel.
Pour ce qui est de la taille des queues, elle varie suivant les races, les croisements, etc. Pour certains ont la préférera très courte voir inexistante, pour d'autres on laissera un moignon de queue.

Aujourd'hui, le chien est avant tout un animal de compagnie et la nécessité de couper la queue ou les oreilles n'est plus utile. Pourtant, ces pratiques sont entrées dans les mœurs et faisaient, jusqu'à leur interdiction, partie du standard de certaines races comme par exemple le doberman, pour la coupe des oreilles, mais aussi le cocker ou l'épagneul breton pour celle de la queue. Garnis de leur queue et de leurs oreilles, ces toutous sont super sympas, mais certains maîtres ont des difficultés à s'habituer au nouveau look de leurs chiens !

La caudectomie

La caudectomie se pratique par rapport à un standard de race, qui détermine combien de vertèbres doit on conserver pour avoir la longueur caudale voulue par le standard. Cette amputation se réalise dans les 5 jours au maximum qui suivent la naissance du chiot. Les pays ayant interdit la caudectomie justifient leur décision par la douleur générée par cette mutilation et la privation du chien d'un élément de son anatomie utile dans son comportement et dans le maintien de son équilibre. Pourtant certains prétendent qu'une caudectomie réalisée au plus tôt dans la vie d'un chiot est bien moins traumatisante qu'une caudectomie tardive ou de longs soins apportés sur une queue de chien adulte présentant des plaies.

Les races de chiens dont les éleveurs coupent traditionnellement la queue incluent des chiens de berger , des terriers , mais surtout des chiens d'arrêt et des chiens broussailleurs comme les cockers.

L'otectomie

Si cette pratique a pu paraître utile, voire esthétique, elle n'en reste pas moins une amputation qui touche l'un des organes du sens communicatif du chien. Les oreilles sont très importantes pour lui, car elles lui servent à communiquer et elles lui permettent d'entendre ce qui se passe autour de lui. Le sens de l'ouïe est essentiel au chien pour se rassurer, identifier son environnement et se repérer dans l'espace. Les conséquences sur les chiens : pratiquer cette opération sur des animaux âgés de 2 à 4 mois n'empêche en rien le stress et l'intense douleur qu'elle engendre. Mal effectuée, elle peut s'infecter rapidement et conduire à des souffrances bien plus importantes et à des complications nombreuses, voire à la mort de l'animal.

Cette pratique était destinée avant tout aux chiens d'utilité et de garde, mais seules certaines races étaient concernées :
le Beauceron , le Berger des Pyrénées , le Bouvier des Flandres, le Boxer , le Briard , le Doberman, le Dogue allemand, le Pinscher et le Pitbull .

Convention européenne pour le bien être des animaux
En 1987, le conseil de l'Europe a adopté une convention européenne pour la protection des animaux de compagnie. Depuis, de nombreux pays ont signé cette convention qui interdit, notamment, les interventions chirurgicales destinées à modifier l'apparence d'un animal de compagnie (comme la coupe des oreilles et l'amputation de la queue) et les interventions de convenances telles que l'ablation de griffes du chat et la section des cordes vocales du chien.
En Belgique, il est interdit de couper les oreilles des chiens depuis 1er octobre 2001. La coupe de la queue est quant à elle interdite depuis le 1er janvier 2006.
La France a ratifié la convention européenne, hormis l'article 10. Depuis 2004, la coupe des oreilles est interdite mais la coupe de queue reste autorisée, sur demande des chasseurs.

L'article 10 : Interventions chirurgicales
  • 1 - Les interventions chirurgicales destinées à modifier l'apparence d'un animal de compagnie ou à d'autres fins non curatives doivent être interdites et en particulier : La coupe de la queue, la coupe des oreilles, la section des cordes vocales, l'ablation des griffes et des dents.
  • 2 - Des exceptions à cette interdiction ne doivent être autorisées que : si un vétérinaire considère une intervention non curative nécessaire soit pour des raisons de médecine vétérinaire, soit dans l'intérêt d'un animal particulier et pour empêcher la reproduction.
  • 3 - Les interventions au cours desquelles l'animal subira ou risquera de subir des douleurs considérables ne doivent être effectuées que sous anesthésie et par un vétérinaire, ou sous son contrôle.

Dans de nombreux pays européens (Allemagne, Autriche, Belgique, Chypre, Norvège, Suède, Suisse etc.), il est aujourd'hui interdit de mutiler un chien ou un chat pour des raisons esthétiques et/ou non curatives.
Ceci constitue une avancée dans le domaine du bien-être animal, même s'il n'est pas facile pour certains de s'accoutumer à la nouvelle apparence de leur race favorite.
En raison de cette pratique prohibée, il est à noter que les chiens aux oreilles (ou aux queues selon les pays) coupées après les dates d'interdiction, ne peuvent pas être vendus, ni participer à un concours ou à une exposition canine et ne peuvent plus être inscrits au LOF. Toute personne qui ne respecterait pas la loi se verrait verbalisé et devra payer une contravention.

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